Le crocodile est une image que, à l’instar de Catherine
Aimelet-Périssol, nous utilisons pour faire référence aux réactions
émotionnelles instinctives qui nous sont dictées par notre cerveau reptilien
(voir nos articles sur le crocodile). En situation de stress ou de danger ce crocodile caché au coeur de notre
cerveau nous dicte trois types de réflexes, comme l’a montré Henri Laborit dans
son expérience popularisée dans le film Mon Oncle d’Amérique:
Comme les rats de Laborit face au danger de la décharge
éléctrique, nous réagissons face au stress et dans les situations compliquées
par trois types de comportements:
- la fuite, qui se traduit par une certaine agitation physique, l’envie de partir, la recherche de solutions tous azimuts, l’agitation verbale et cérébrale… Tout en éprouvant une sensation d’angoisse et un sentiment de peur ou d’inquiétude. Attention, la fuite n’a pas dans ce contexte l’image négative qu’on lui attribue traditionnellement. La fuite est aussi mouvement, créativité, invention de solutions pour sortir de la situation à laquelle nous sommes confrontés.
- la lutte, qui se traduit par des paroles ou des gestes agressifs, une élévation du niveau de la voix, un ton cassant, une volonté de passer en force… Tout en éprouvant une sensation d’énervement et un sentiment de colère. Là aussi, ne nous laissons pas influencer par les clichés associés à la lutte : lutter est se confronter pleinement à la situation pour la résoudre.
- le repli (que Laborit appelle l’inhibition de l’action) qui se traduit par des phénomènes de blocage, de tétanisation physique et psychologique, une difficulté à s’exprimer, une propension à se dévaloriser… Tout en éprouvant une sensation de fatigue et un sentiment de tristesse ou de découragement.
Pour savoir quel est votre réaction de défense préférée, et donc votre profil,
faites l’exercice de notre article précédent.
Si les situations dans la colonne « ça m’inquiète, ça m’angoisse »
dominent, cela signifie que votre réaction la plus fréquente sous stress est de
type « fuite / bouger ».
Si vous avez trouvé plus de situations dans la colonne « ça
m’agace, ça m’énerve », cela signifie que votre réaction la plus fréquente sous stress est de type « lutte /
affronter ». Si les situations dans la colonne « ça me fatigue, ça
me pèse » sont les plus représentatives de vos réactions, cela signifie
que votre réaction la plus fréquente sous stress est de type « repli /
s’adapter ».
Cela dit, nous ne réagissons pas toujours avec une seule et même
réaction : en nous cohabitent les trois réactions de défense, et chaque personne
fonctionne avec une combinaison particulière de ces trois types de réactions. Les dosages
varient selon la personnalité et l’histoire de chacun.
Notre réaction « préférée » est celle qui s’impose à
nous le plus fréquemment, en particulier dans les situations où le niveau de
stress est important.
La deuxième est également fréquente car elle se met en route à chaque fois que la
première n’est pas assez efficace aux yeux de notre crocodile. La troisième est souvent
moins présente, car les deux premières ont, en général, suffi à nous sortir de la
situation.
Cette combinaison teinte tout notre fonctionnement et nos
relations.
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